Oufff... Finalement, c'était pas si dûr ! Bon. Dûr, c'est une façon de parler. Mais le plaisir de parler avec plein de gens différents et, apparemment, intéressés par la discussion vaut toutes les galères du monde.
Début hier par l'accrochage des toiles dans la salle d'exposition. Elle n'est pas particulièrement adaptée à l'accrochage de toiles. l'équipe municipale a fait de gros efforts en mettant des pitons et crochets un peu partout sous le plafond. C'est un bon début.
L'évènement ayant motivé un bon nombre de peintres, la place disponible est réduite pour chacun, mais j'ai réussi à accrocher 7 toiles, plutôt bien placées. La barque échouée, mon dernier, dans une niche, me permet de laisser "négligement" quelques cartes de visites et le catalogues de mes oeuvres avec leur prix. On ne sait jamais...
Aujourd'hui... il pleut ! Argh ! Mais un crachin, même haut savoyard, n'a jamais arrêté le peintre aventureux.
Et me voici, au bout du port, en train d'installer tout mon matériel.
Une main pour le parapluie, une main pour le chevalet, une pour maintenir la toile contre le vent, une pour tenir la palette, une pour le pinceau... et une pour me gratter la tête : comment faire ?
Heureusement que j'avais prévu de la bande adhésive !
Une fois scotché le parapluie sur le chevalet, le chevalet à la rambarde, la toile au chevalet, j'étais paré pour mettre l'huile sur la palette... entre deux grains !
Et pendant ce temps, visions de bateaux de pêche sous la pluie, de pêcheurs à pied en contre jour, de nuages sur l'eau, sous l'eau, dans les montagnes, sous les montagnes, sur les montagnes, de la lumière qui passe et repasse... un régal !
Midi déjà et un tableau "giclé" du pinceau ! Presque terminé déjà. J'adore ça : l'adversité qui met en quasi-état second, en mode survie, et où tout se passe super bien malgré l'environnement.
Peu de spectateurs ce matin. Bizarre non ? :)
Après une raclette roborative préparée de main(s) de maîtres par nos amis Carougeois, et de grandes discussions sur les mérites comparés du Fendant et du Côtes du Rhône, retour devant le chevalet, cette fois sous un grand beau soleil. Ouf, on va pouvoir faire jouer l'ombre et la lumière.
Là, je prends directement un 10P (55x38 cm) pour peindre une rue avec plein de murs, d'escaliers, de toits... Même pas peur !
Et le bonheur arrive, le gâteau sous la cerise, la baleine sous le gravillon : des visiteurs, spectateurs, acteurs aussi. Qui questionnent, qui exclament, qui approuvent (ou pas) qui dubitativent, qui hochent, qui dodelinent... heureusement, je n'ai pas eu droit à ceux qui ratiocinent !
Grands moments où j'ai pu raconter et montrer "sur l'établi" les points de fuite, les valeurs, les ombres et lumières... Et même où j'ai pu donner le pinceau à des bambins tout intimidés, pour qu'ils plaquent l'huile sur "ma" toile :)
Ceux-là, s'ils peuvent s'en souvenir et passer agréablement leurs heures d'art graphique, ca me récompensera plus que n'importe quoi. (mais si vous voulez me récompenser en espèces sonnantes et trébuchantes, je suis quand même d'accord !)
Fin d'après midi, l'appel de l'apéro (fondamental !) et retour à la salle d'exposition de la Ferme d'Antioche. Là aussi, expliquer, un verre à la main, comment on a commencé et l'histoire des toiles présentée... ca n'a pas de prix !
Retour à la maison, vidage de la cariole, encore humide des pluies matinales, repas et dodo après ce billet ! Ca fatigue mine de rien, de rester assis sur un pliant !
A suivre... Bientôt, y a pas le feu au lac...